Cinq petits luxes qui ne coûtent (presque) rien
Cette semaine, ces petits riens qui font tout, une recette de lasagnotte par Regain (Marseille), une reco goulotée signée Nathan Ratapu (Rerenga Wines) et la hotte très hot du Fooding à remporter.
« C’est la seule qui compte. Les autres, de plus en plus longues, de plus en plus anodines, ne donnent qu’un empâtement tiédasse, une abondance gâcheuse. La dernière, peut-être, retrouve avec la désillusion de finir un semblant de pouvoir… Mais la première gorgée ! Gorgée ? Ça commence bien avant la gorge. Sur les lèvres déjà cet or mousseux, fraîcheur amplifiée par l’écume, puis lentement sur le palais bonheur tamisé d’amertume. Comme elle semble longue, la première gorgée ! On la boit tout de suite, avec une avidité faussement instinctive. En fait, tout est écrit : la quantité, ce ni trop ni trop peu qui fait l’amorce idéale ; le bien-être immédiat ponctué par un soupir, un claquement de langue, ou un silence qui les vaut ; la sensation trompeuse d’un plaisir qui s’ouvre à l’infini… En même temps, on sait déjà. Tout le meilleur est pris. »
La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules (34 d’entre eux pour être précise) a été publié il y a vingt-cinq ans avec un succès ahurissant. Plus tard, on a théorisé sur l’auteur et le mouvement auquel il est censé appartenir, le « minimalisme positif », et le livre a certainement été offert plus d’une fois à Noël, événement capital d'une consommation péremptoire – paradoxal, quand on y pense. À moins que ce ne soit le moment idéal pour sortir un crayon et du papier (minimaliste, on a dit) pour dresser votre propre liste de petits luxes qui ne coûtent (presque) rien. Allez, je commence :
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