Dans un déménagement, il y a ceux qui déballent d’abord leur tasse préférée, ébréchée et au fond taché, ceux qui accrochent en premier les photos, souvenir de plage au milieu de la poussière et des cartons, ceux encore qui doivent soigneusement replier tous leurs caleçons pour se sentir à la maison – chacun ses petites obsessions. Et il y a ceux qui, comme moi, en font des caisses avec leurs livres, alignés aussi vite que possible dans la bibliothèque selon des règles précises qui n’appartiennent qu’à leur propriétaire.
Pourtant, depuis mon grand remue-ménage il y a deux mois déjà, les bouquins sont restés dans de grandes boîtes vertes, empilées en équilibre plus précaire que mon compte en banque en ce moment – c’est dire. Manque de fonds, de temps, de motivation ou de muscles, toujours est-il que tant qu’ils ne seront pas couverts de romans, d’essais, de bandes dessinées et d’ovnis littéraires, mes murs me paraîtront toujours un peu trop anonymes et désolés. L’angoisse de la feuille blanche, en somme.
Pas vraiment à la page en ce moment, vous l’aurez compris, j’ai préféré me tourner vers des professionnel·le·s, non pas pour monter ces foutues bibliothèques, mais pour causer de cinq nouveaux livres de recettes qui devraient, eux, vite trouver le chemin de vos étagères. Et sinon, quelqu’un a un cruci’ ?
Elisabeth Debourse, rédactrice en chef
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